Quels sont les secteurs d’investissement attractifs en Afrique de l’Ouest au regard des performance des Sociétés Industrielles et des Banques Cotées à la BRVM ?
Par une analyse de l'évolution des sociétés bancaires et industrielles cotées à la BRVM, Prosper ALAGBE met en évidence les secteurs industriels les plus attractifs en Afrique de l'ouest.
IDÉES BUSINESS
Prosper Ifèdé ALAGBE
2/13/20255 min read


Quels sont les secteurs d’investissement attractifs en Afrique de l’Ouest au regard des performance des Sociétés Industrielles et des Banques Cotées à la BRVM ?


Prosper ALAGBE , Président du Réseau 2i-Afrique
La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières d'Afrique de l'Ouest (BRVM) est un marché financier clé pour les investisseurs cherchant à s'exposer à l'économie ouest africaine. Elle regroupe des entreprises de divers secteurs, notamment les banques et les sociétés industrielles. Ces dernières années, la performance des sociétés industrielles cotées à la BRVM a montré des tendances intéressantes de même que celles des banques, offrant des opportunités d'investissement distinctes. Cet article analyse ces performances et identifie les possibilités qui s’offrent aux investisseurs intéressés par la BRVM.
Performance Comparée : Secteur Industriel vs. Secteur Bancaire
1. Secteur Bancaire
Les banques cotées à la BRVM, telles que Ecobank Transnational Incorporated (ETI), Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie de la Côte d'Ivoire (BICICI), et Société Générale des Banques en Côte d'Ivoire (SGBCI), la Banque of Africa ont traditionnellement été considérées comme des valeurs sûres. Elles bénéficient d'une forte demande de crédit dans une région en pleine croissance économique, ainsi que d'une régulation financière relativement stable. Cependant, ces dernières années, le secteur bancaire a fait face à des défis tels que :
- La pression sur les marges d'intérêt due à la concurrence accrue et à la politique de taux de la banque centrale ;
- L'augmentation des créances douteuses dans certains pays ;
- Une croissance modérée des dividendes qui restent toutefois attractifs.
À titre d’exemple en général, les banques cotées à la BRVM ont affiché des rendements relativement stables, avec des dividendes attractifs et des appréciations modérées du cours des actions. Sur la base des données publiques et des tendances historiques, le taux de rendement moyen des actions bancaires à la BRVM sur les cinq dernières années (2018-2023) se situe globalement entre 6 % et 10 % par an. Ce rendement comprend à la fois :
Les dividendes : Les banques cotées à la BRVM sont connues pour distribuer des dividendes réguliers, souvent avec un rendement dividendes/action compris entre 4 % et 7 %.
Les plus-values : L'appréciation du cours des actions a été modérée, contribuant à un rendement total annuel supplémentaire de 2 % à 4 %.
Le rendement des actions bancaires à la BRVM trouve d’après nos analyses son socle sur les opportunités suivantes :
La croissance du PIB dans les pays de l'UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest Africaine) qui a soutenu la demande de crédit et les activités bancaires, notamment le financement corporate dans les secteurs d’importation, miniers, la cimenterie et les grands travaux des Etats
Une stabilité Macroéconomique avec une inflation relativement maîtrisée et des politiques monétaires stables ont favorisé le secteur bancaire
La distribution de dividendes Attractifs comme politique d’attrait des investisseurs recherchant des revenus réguliers.
Pour les valeurs bancaires, l’investisseurs averti a tous les choix entre stabilité du revenu grâce à la politique de dividendes stables des banques et en termes de diversification via la constitution d’un portefeuille d’actions combinant des investissements dans plusieurs banques pour réduire les risques spécifiques à une entreprise. Le point qui doit cependant attirer l’attention de l’investisseur aguerri doit être l’évolution du coût du risque des banques.
2. Secteur Industriel
Les sociétés industrielles cotées à la BRVM, telles que Ciments de l'Afrique (CIMAF), Société Ivoirienne de Raffinage (SIR), et NESTLÉ Côte d'Ivoire, ont montré une performance dynamique, tirée par :
La demande croissante en matériaux de construction, liée à l'urbanisation et aux projets d'infrastructure.
L'expansion du secteur agro-industriel, soutenue par une demande locale et régionale en produits transformés.
Une augmentation des investissements dans l'énergie et les ressources naturelles.
En comparaison avec les banques, certaines sociétés industrielles ont affiché des taux de croissance plus élevés, tant en termes de chiffre d'affaires que de valorisation boursière. Par exemple, les entreprises du secteur des matériaux de construction ont bénéficié de la forte demande en logements et en infrastructures, tandis que les entreprises agro-industrielles ont profité de la croissance démographique et de l'évolution des habitudes de consommation.
À titre d’illustration, sur les cinq dernières années (2018-2023) , les sociétés industrielles ont affiché des rendements plus volatils mais souvent plus élevés que ceux des banques, en particulier dans les secteurs en forte croissance comme les matériaux de construction, l'agro-industrie et l'énergie.
Sur la base des données disponibles et des tendances historiques, le taux de rendement moyen des actions des sociétés industrielles à la BRVM sur les cinq dernières années se situe généralement entre **8 % et 15 % par an. Ce rendement comprend :
Les dividendes : Bien que moins élevés que ceux des banques, les dividendes des sociétés industrielles offrent un rendement moyen de 3 % à 6 % par an.
Les plus-values : L'appréciation du cours des actions a été significative dans certains secteurs, contribuant à un rendement total annuel supplémentaire de 5 % à 10 %.
Si nous analysons les performances par Secteur Industriel, concernant :
Le secteur des matériaux de Construction, les entreprises comme Ciments de l'Afrique (CIMAF) et Diamond Cement ont dû bénéficier de la forte demande en matériaux de construction due à l'urbanisation rapide et aux projets d'infrastructure dans la région. Leur rendement total annuel moyen sur cinq ans se situe entre 10 % et 20 %, avec des plus-values importantes ;
Pour l’ Agro-Industrie, les entreprises agro-industrielles, telles que NESTLÉ Côte d'Ivoire et SUCRE, ont dû profiter de la croissance démographique et de l'évolution des habitudes de consommation. Leur rendement moyen annuel se situe entre 8 % et 15 %, avec des dividendes stables et une croissance modérée du cours des actions ;
Pour l’Énergie et Pétrochimie : Les entreprises comme la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR) ont montré une performance plus volatile, mais avec des rendements potentiellement élevés en période de hausse des prix des matières premières. Leur rendement moyen annuel se situe entre 5 % et 12 %.
Pour les autres Secteurs : Les entreprises industrielles dans des secteurs comme la chimie ou les biens de consommation ont affiché des rendements moyens de 6 % à 10 %, avec des performances variables selon les conditions du marché.
L’investisseur intéressé par le marché ouest africain doit prendre en compte certains paramètres de politiques gouvernementales et de fluctuation des marchés qui impactent la performance des entreprises ouest africaines dont notamment :
La demande en Infrastructures: La croissance des projets de construction a boosté les performances des entreprises de matériaux de construction ;
La croissance Démographique : L'augmentation de la population et de la demande en produits transformés a favorisé l'agro-industrie ;
Les prix des Matières Premières : Les entreprises dépendantes des matières premières (pétrole, cacao, etc.) ont été affectées par la volatilité des prix.
Politiques Gouvernementales : Les investissements publics dans les infrastructures et l'agriculture ont soutenu certains secteurs industriels.
En conclusion
En analysant les principales valeurs de la BRVM sur les cinq dernières années, les banques restent des valeurs stables, quant aux sociétés industrielles, en particulier dans les secteurs des matériaux de construction et de l'agro-industrie, elles présentent un potentiel de croissance important.
Nous pouvons donc estimer que des investissements dans les secteurs des matériaux de construction et de de l'agro-industrie prioritairement sont à encourager.
Les entreprises énergétiques et pétrochimiques offrent des opportunités plus volatiles mais potentiellement lucratives. À cet effet, le développement de projet de production d’énergie solaire peut être un bon créneau alternatif afin de stabiliser le profil d’investissement.
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