Dossier spécial : Facteurs clés du succès industriel du Maroc ces 10 dernières années

Analyse des facteurs clés du succès industriel du Maroc ces 10 dernières années

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Comité D'étude -Réseau 2i-Afrique

1/14/20254 min read

Dossier spécial : Facteurs clés du succès industriel du Maroc ces 10 dernières années

Ces dix dernières années, le Maroc a connu une transformation industrielle remarquable, se positionnant comme un acteur économique clé en Afrique et dans la région méditerranéenne. Cette évolution est le fruit d’une combinaison de facteurs stratégiques, structurels et politiques. Cet article explore les éléments clés qui ont permis cette croissance industrielle, en s’appuyant sur des données et des analyses récentes.

De prime abord, il faut noter que le Maroc affirme fièrement depuis presque 20 ans, une stratégie industrielle ambitieuse et ciblée avec des plans stratégiques successifs, dont le fameux Plan d’Accélération Industrielle (PAI) 2014-2020, qui a joué un rôle central dans la modernisation du secteur secondaire de ce pays. Ce plan visait à augmenter la part de l’industrie dans le PIB de 14 % à 23 % et à créer 500 000 emplois, en misant sur des secteurs à fort potentiel comme l’automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables.

L’autre approche ingénieuse du Maroc, est le développement de clusters industriels, notamment autour du port de Tanger Med, attirant des géants mondiaux comme Renault et Bombardier. Ces écosystèmes ont permis une meilleure intégration des PME dans les chaînes de valeur mondiales. Ceci associée à une diversification sectorielle disposant de potentiels importants d’exportation vers l’Afrique sub-saharienne, tels que la chimie, la parachimie et la pharmacie, tout en renforçant les secteurs traditionnels comme le textile et l’agroalimentaire.

Mais qui dit industrialisation, dit forcément investissements massifs dans les infrastructures. En effet, le développement industriel est obligatoirement soutenu par des investissements majeurs dans les infrastructures, notamment dans les domaines de la connectivité et de l’attractivité.

Cependant l’accès à la mer, reste également un des atouts phares, notamment avec le Port de Tanger Med qui représente un hub logistique, l’un des plus grands de la Méditerranée, permettant ainsi au Maroc de devenir un carrefour commercial entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Ce qui a permis d’attirer investissements étrangers massifs dans les zones industrielles adjacentes.

Le Maroc a aussi étendu son réseau autoroutier à 1 800 km et lancé le premier train à grande vitesse d’Afrique, facilitant le transport des marchandises et des personnes. Il est également désormais à la pointe des infrastructures numériques avec une digitalisation des processus industriels qui s’accélère et qui renforce ainsi la compétitivité des entreprises marocaines.

Tous ces efforts ont eu comme conséquences une meilleure attractivité pour les investissements directs étrangers (IDE), grâce à un environnement des affaires stable et compétitif. Stabilité qui découle d’ailleurs, des réformes structurelles qui ont simplifié les procédures administratives et renforcé la transparence, ce qui a accru la confiance des investisseurs.

Mais, le Maroc, n’aurait pas connu ce succès industriel, sans le développement du Partenariats public -privé à travers les collaborations entre acteurs publics et privés pour financer des projets industriels d’envergure, comme le complexe solaire Noor, le plus grand au monde.

Les Accords de libre-échange avec l’Union européenne, les États-Unis et d’autres partenaires, ont facilité quant à eux, l’accès aux marchés internationaux des produits industriels marocains.

Un accent important a aussi été mis sur la formation et le développement du capital humain. En effet, il ne peut y avoir de développement industriel sans des efforts significatifs dans la formation et qualification de la main-d’œuvre. Des initiatives comme le programme Skills de l’OCP ont permis d’aligner les compétences des travailleurs sur les besoins des industries de pointe. Sans oublier également, des collaborations entre universités, centres de formation technique et entreprises qui ont été mises en place pour répondre aux exigences des secteurs à forte intensité technologique.

Résultat des courses, le développement industriel a généré plus d’un million d’emplois entre 2013 et 2022 au Maroc, contribuant à réduire le chômage des jeunes et à améliorer les conditions de vie.

Bien encré dans les problématiques actuelles, le Maroc a intégré des objectifs de développement durable dans sa stratégie industrielle, ce qui a renforcé son attractivité et sa compétitivité. Le pays vise à atteindre 52 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030. Des projets comme le complexe solaire Noor et des parcs éoliens ont positionné le Maroc comme un leader en matière d’énergies propres. Même la décarbonation de l’industrie devient désormais une des priorités du pays. Des efforts ont été déployés pour réduire l’empreinte carbone des industries clés, comme le ciment et les engrais, afin de répondre aux exigences du marché européen. Par ailleurs, le Plan national de gestion de l’eau 2020-2050 vise à sécuriser les ressources hydriques, essentielles pour l’industrie et l’agriculture.

Avec la crise du COVID-19, le secteur industriel marocain a démontré une forte résilience face aux chocs économiques mondiaux. En 2023, la production industrielle a dépassé 738,7 milliards de dirhams, avec une valeur ajoutée record de plus de 200 milliards de dirhams.

Désormais le Maroc se lance dans une stratégie de diversification des marchés. Les entreprises marocaines ont accru leurs exportations vers de nouveaux marchés, réduisant leur dépendance à l’égard des économies européennes. Enfin, l’adoption des nouvelles technologies a permis aux entreprises de maintenir leur compétitivité malgré les perturbations mondiales.

En Conclusion, le développement industriel du Maroc ces dix dernières années est le résultat d’une combinaison de facteurs stratégiques, infrastructurels et humains. Grâce à des politiques publiques ciblées, des investissements massifs dans les infrastructures, une main-d’œuvre qualifiée et un engagement en faveur de la durabilité, le Maroc a réussi à se positionner comme un hub industriel régional et un modèle de transformation économique. Cependant, des défis persistent, notamment la réduction des inégalités régionales et l’intégration accrue des PME dans les chaînes de valeur mondiales. En relevant ces défis, le Maroc pourra consolider ses acquis et poursuivre son ascension en tant que puissance industrielle innovante et durable.

Références Bibliographiques :

· Évolution et Perspectives des Stratégies Industrielles au Maroc (2005-2023)

· Infrastructures, industrie et capital humain, les clés de la modernisation du Maroc

· Evolution du secteur industriel au Maroc

· Expansion et Perspectives : Analyse du dynamisme industriel au Maroc

· Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020 | ministère de l’Industrie du Maroc